Automobile : Mitsubishi plonge en Bourse, doutes sur sa participation au projet de fusion Honda-Nissan

Honda, mastodonte de l'automobile japonaise, a ouvert en décembre des négociations avec son rival en difficultés Nissan en vue d'une fusion qui pourrait donner naissance en 2026 au troisième constructeur mondial, en se regroupant au sein d'une holding unique.

Leur objectif est d'associer leurs forces pour négocier le virage stratégique de l'électrique, un créneau dominé par l'américain Tesla et les constructeurs chinois, BYD en tête.

Mitsubishi Motors, dont Nissan est le principal actionnaire (avec 24,5% des parts), devait déterminer d'ici "fin janvier" s'il entend intégrer cette alliance, où chacun pourrait assembler ses véhicules dans les usines des partenaires.

Or, le quotidien japonais Yomiuri a rapporté vendredi que Mitsubishi envisageait finalement de ne se pas se joindre à l'entité fusionnée, préférant plutôt continuer à renforcer ses parts de marché en Asie du Sud-est.

Doté d'une capitalisation boursière bien plus petite que Honda et Nissan, Mitsubishi Motors redoute que son absorption dans la holding unique en projet ne porte atteinte à son autonomie, a expliqué le Yomiuri.

Des informations qui ont aussitôt alarmé les investisseurs : le titre Mitsubishi Motors a perdu jusqu'à 8,7% dans les premiers échanges à la Bourse de Tokyo avant de réduire un peu ses pertes.

Il a terminé en clôture en baisse de 6,88% à 447,90 yens.

"De telles informations n'ont pas été communiquées par Mitsubishi Motors", a réagi l'entreprise. "À l'heure actuelle, nous étudions différentes options et aucune conclusion n'a été tirée", a-t-elle insisté dans un communiqué.

Selon la télévision publique NHK, plutôt que de s'associer à la fusion, Mitsubishi Motors pourrait simplement chercher à renforcer sa coopération avec Nissan et Honda dans des domaines tels que les véhicules électriques.

Les groupes nippons se sont longtemps concentrés sur les hybrides (combinant motorisations thermique et électrique), négligeant l'essor mondial du tout-électrique à travers le monde... à l'inverse des groupes chinois. La Chine a ainsi dépassé le Japon comme premier pays exportateur de véhicules en 2023.

Alarmés, Nissan et Honda avaient dévoilé en mars un "partenariat stratégique" dans les logiciels et équipements pour véhicules électriques.

L'initiative avait été formellement rejointe en août par Mitsubishi.

Honda et Nissan, deuxième et troisième constructeurs japonais derrière Toyota, souhaitent conclure "un accord définitif" d'ici juin 2025.

Avec Mitsubishi, les trois constructeurs réunis constitueraient le troisième groupe automobile mondial, avec quelque huit millions de véhicules écoulés l'an dernier, derrière Toyota et Volkswagen.